Biographie de Jorge Semprún

Jorge Semprún est né le 10 décembre 1923 à Madrid. Sa famille doit s’exiler en 1936, au début de la guerre civile espagnole, et après un séjour de plus de deux ans à La Haye, où son père est chargé des affaires de la République espagnole aux Pays-Bas, il entre comme interne au Lycée Henri-IV de Paris où il termine ses études secondaires. Il passe brillamment son bac et commence des études de philosophie à la Sorbonne. Pendant la Seconde guerre mondiale, après l’invasion de la France en 1940 et l’occupation allemande qui s’ensuit, il rejoint la Résistance et adhère au Parti communiste en 1942. En 1943, quand il n’avait que 20 ans, il est arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Buchenwald. Après sa libération en avril 1945 il rentre en France et devient un membre actif du Parti communiste espagnol. À partir de ce moment il coordonne la résistance communiste au régime de Franco, pendant qu’il travaille comme traducteur à l’UNESCO. Il deviendra membre du Comité central du Parti jusqu’à son expulsion en 1964. Dès la fin des années 1950 il se consacre à la littérature comme romancier, essayiste et scénariste. Entre 1988 et 1991 il a vécu en Espagne où il a occupé le poste de ministre de la Culture. En 1996, il est élu à l’Académie Goncourt. Il est décédé le 7 juin 2011 à Paris.

Toute son œuvre écrite, aussi bien ses romans que ses ouvrages autobiographiques, est fortement influencée par ses péripéties vitales, en particulier son passage dans le camp de concentration de Buchenwald ; tout cela le conduit à élaborer une œuvre de mémoire qui se nourrit de ses propres expériences (Le grand voyage, L’écriture ou la vie, Ce beau dimanche!,  Le mort qu’il faut). Son expulsion du Parti communiste se reflète dans Autobiographie de Federico Sanchez, écrite en espagnol, tandis que Federico Sanchez vous salue bien narre la période entre 1988 et 1991 où il fut  Ministre de la Culture d’un des gouvernements de Felipe González. Quelques-unes de ses œuvres (Le grand voyage, La montagne blanche, Quel beau dimanche!et L'écriture ou la vie) sont considérées des titres fondamentaux de la littérature d’expression française des cinquante dernières années.

Œuvres publiées
  • 1963. Le grand voyage  (Prix Formentor)
  • 1967.- L'évanouissement
  • 1969.- La deuxième mort de Ramón Mercader (Prix Femina)
  • 1977.- Autobiografía de Federico Sanchez (1978, Autobiographie de Federico Sanchez) prix planeta
  • 1980.- Quel beau dimanche !
  • 1981.- L’algarabie
  • 1983.- Montand la vie continue
  • 1986.- La montagne blanche
  • 1987.- Netchaïev est de retour
  • 1993.- Federico Sánchez vous salue bien
  • 1994.- L'écriture ou la vie (Prix Femina Vacaresco)
  • 1995.- Mal et modernité
  • 1995.- Se taire est impossible, avec Elie Wiesel
  • 1998.- Adieu, vive clarté)
  • 1998 Le retour de Carole Neher
  • 2001.- Le mort qu'il faut (Prix des Charmettes-J.-J. Rousseau)
  • 2002.- Les sandales
  • 2003.-Veinte años y un día (2004, Vingt ans et un jour)
  • 2005.- L'homme européen, avec Dominique de Villepin
  • 2006.- Pensar en Europa (préface de Josep Ramoneda)
  • 2008.- Où va la gauche ?, avec Denis Olivennes
  • 2010.- Une tombe au creux des nuages. Essais sur l’Europe d’hier et d’aujourd´hui
Filmographie (scénariste)
  • 1966.- Objectif 500 millions, de Pierre Schoendoerffer
  • 1966.- La guerre est finie,d’Alain Resnais
  • 1969.- Z, de Costa-Gavras
  • 1970.- L’aveu, de Costa-Gavras
  • 1972.- L’attentat,d’Yves Boisset
  • 1974.- Les deux mémoires, réalisation et scénario
  • 1974.- Stavisky, d’Alain Resnais
  • 1975.- Section spéciale, de Costa-Gavras
  • 1976.- Une femme à sa fenêtre, de Pierre Granier-Deferre
  • 1978.- Les routes du Sud,de Joseph Losey.
  • 1983.- Los desastres de la guerra, de Mario Camus (TV, scénarios de Rafael Azcona, Jorge Semprún et Eduardo Chamorro)
  • 1986.- Les trottoirs de Saturne, de Hugo Santiago
  • 1991.- Netchaiev est de retour,de Jacques Deray.- adaptation du roman de J. Semprún par Dan Franck et Jacques Deray
  • 1995.- L’affaire Dreyfus,d’Yves Boisset (TV)
  • 1997.- K, de Alexandre Arcady
  • 2010.- Ah, c´était ça la vie!,de Franck Apprederis (TV)
  • 2011.- Le temps du silence,de Franck Apprederis (TV)
Bibliographie de base sur Jorge Semprún
  • Augstein, Franziska (2008): Lealtad y traición. Jorge Semprún y su siglo, Barcelona, Tusquets (1ª éd. allemande, 2008).
  • Céspedes Gallego, Jaime [coord.] (2011): Cinéma et engagement: Jorge Semprún scénariste en “CinémAction”, 140, Paris, Éd. Corlet.  
  • Céspedes Gallego, Jaime: La obra de Jorge Semprún. Claves de interpretación. Vol. I: Autobiografía y novela. Vol. II. Cine y teatro (Berna, Peter Lang, 2011/2012, sous presse).
  • Cortanze, Gérard de: Le Madrid de Jorge Semprun, Paris, éditions du Chêne, 1997. 
  • Liénard Ortega, María: Images féminines dans l'univers fictionnel et autofictionnel de Jorge Semprún, thèse de doctorat, département de littérature espagnole contemporaine, Lille, Université Charles de Gaulle, 2004.
  • Miletic, Tijana, European Literary immigration into the French Language. Readings of Gary, Kristof, Kundera and Semprun, Amsterdam / New York, Rodopi, 2008,
  • Nicoladzé, Françoise (1997): La deuxième vie de J. Semprun. Une écriture tressée aux spirales de l'histoire (Paris, Flammarion-Climats, 1997), Paris, Flammarion-Climats.
  • Nicoladzé, Françoise (2002): L’écriture et la vie. Œuvre attendue, œuvre reçue : Jorge Semprun et son lectorat, Paris, Gallimard.
  • Pla, Xavier (ed.), Jorge Semprún o las espirales de la memoria, Kassel: Ed. Reichenberger, 2010.
  • Ramoneda, Josep (2006): prólogo a Pensar en Europa  de J. Semprún, Barcelona, Tusquets.
  • Semilla Durán, Maria Angelica, Le masque et le masqué, Jorge Semprun et les abîmes de la mémoire,  Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2005
Prix et distinctions
  • 1964.- Prix Formentor pour Le grand voyage
  • 1969.- Prix Femina (Francia) pour La deuxième mort de Ramón Mercader
  • 1977.- Prix Planeta pour Autobiografía de Federico Sánchez
  • 1989.- Docteur honoris causa de l’Université de Tel Aviv
  • 1994.- Prix de la Paix des éditeurs et libraires allemands (Foire du livre de Francfort) pour L'écriture ou la vie
  • 1994.- Premio Fémina Vacaresco pour L'écriture ou la vie
  • 1995.- Prix littéraire des droits de l'Homme pour L'Écriture ou la vie
  • 1995.- Prix Louis Guilloux pour L'écriture ou la vie
  • 1995.- Prix de la ville de Weimar
  • 1995.- Creu de Sant Jordi de la Generalitat de Catalunya
  • 1996 : Élection à l'Académie Goncourt
  • 1997.- Prix de la liberté (Foire du libre de Jérusalem)
  • 1999.- Prix Nonino (Italie)
  • 2001.- Prix Jean Monnet de littérature européenne du département de Charente pour son ouvrage Le mort qu'il faut
  • 2003.- X Prix  Blanquerna de la Generalitat de Catalunya
  • 2003.- Médaille Goethe (Institut Goethe de Weimar)
  • 2004.- Prix Bruno Kreisky (Autriche)
  • 2004.- Prix José Manuel Lara pour Veinte años y un día (Vingt ans et un jour)
  • 2004.- Prix Ulysse pour l'ensemble de son œuvre
  • 2005.- Docteur honoris causa de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve
  • 2006.- Prix Annetje Fels-Kupferschmidt
  • 2007.- Docteur honoris causa de l’Université de Potsdam
  • 2007.- Docteur honoris causa de l’Université de Rennes 2 Haute-Bretagne
  • 2008.- Médaille d’Or du mérite des Beaux Arts du Ministère de la Culture espagnol.